lundi 7 octobre 2013

Entre femmes damnées et fleurs du mal avec Carlos Schwabe et Baudelaire

Le Faune

Carlos Schwabe (né à Altona-Hambourg en 1866, mort à Avon en 1926) est un artiste-peintre né en Allemagne, résidant puis naturalisé en Suisse, qui vécut en France de 1884 jusqu'à sa mort.

Visionnaire, mystique et éminemment solitaire, il est pourtant vite mêlé aux cercles parisiens les plus actifs et devient un des plus brillant auxiliaire du Sar Péladan. Il réalisera la première affiche du Salon de la Rose-Croix.

Son art du dessin et son idéalisme lui valent de devenir un illustrateur renommé : Stéphane Mallarmé, Albert Samain, Charles Baudelaire, Émile Zola dont il orne le Rêve, Maurice Maeterlinck, José-Maria de Heredia, Pierre Louÿs, Catulle Mendès, Félicité de Lamennais, Edmond Haraucourt, Olive Schreiner, Charles Desfontaines (alias Baron Henri de Rothschild) etc.

Le Tonneau de la Haine

Le Vin de l’Assassin par Baudelaire

Ma femme est morte, je suis libre !
Je puis donc boire tout mon soûl.
Lorsque je rentrais sans un sou,
Ses cris me déchiraient la fibre.
Autant qu’un roi je suis heureux ;
L’air est pur, le ciel admirable…
Nous avions un été semblable
Lorsque j’en devins amoureux !
L’horrible soif qui me déchire
Aurait besoin pour s’assouvir
D’autant de vin qu’en peut tenir
Son tombeau ; - ce n’est pas peu dire :
Je l’ai jetée au fond d’un puits,
Et j’ai même poussé sur elle
Tous les pavés de la margelle.
- Je l’oublierai si je le puis !
Au nom des serments de tendresse,
Dont rien ne peut nous délier,
Et pour nous réconcilier
Comme au beau temps de notre ivresse,
J’implorai d’elle un rendez-vous,
Le soir, sur une route obscure.
Elle y vint ! - folle créature !
Nous sommes tous plus ou moins fous !
Elle était encore jolie,
Quoique bien fatiguée ! et moi,
Je l’aimais trop ! voilà pourquoi
Je lui dis : Sors de cette vie !
Nul ne peut me comprendre. Un seul
Parmi ces ivrognes stupides
Songea-t-il dans ses nuits morbides
À faire du vin un linceul ?
Cette crapule invulnérable
Comme les machines de fer
Jamais, ni l’été ni l’hiver,
N’a connu l’amour véritable,
Avec ses noirs enchantements,
Son cortège infernal d’alarmes,
Ses fioles de poison, ses larmes,
Ses bruits de chaîne et d’ossements !
- Me voilà libre et solitaire !
Je serai ce soir ivre mort ;
Alors, sans peur et sans remord,
Je me coucherai sur la terre,
Et je dormirai comme un chien !
Le chariot aux lourdes roues
Chargé de pierres et de boues,
Le wagon enragé peut bien
Écraser ma tête coupable
Ou me couper par le milieu,
Je m’en moque comme de Dieu,
Du Diable ou de la Sainte Table !
                                                  
                  La Mort et le Fossoyeur                                             

   



Affiche du premier salon Rose-Croix , 1892


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The Soul of Wine ou les femmes damnées

Bénédiction (Les Fleurs du Mal)

Révolte (Les Fleurs du Mal)

Le crépuscule du matin

Remords (Les Fleurs du Mal)

Spleen et Idéal (Les Fleurs du Mal)


The flowers of evils (Les fleurs du Mal)

Les Fleurs du Mal

Medusa