vendredi 18 octobre 2013

Le Cimetière de Trunyan (Indonesie)


Niché au bord du grand lac Batur en Indonésie, le village de Trunyan est situé sur les pentes du Gunung Abang. Il était l'un des villages les plus isolés de Bali avant qu'une route ne soit construite en 2006. On ne peut officiellement y accéder qu'en bateau. Ce village est considéré comme un des derniers villages Bali-Aga.
Le nom Teruynyan (Trunyan) provient de 2 mots balinais Taru qui veut dire Arbre et Menyam qui signifie Parfum.

Sept-cent quatre-vingt-dix familles qui y vivent, les hommes pêchent dans le lac et les femmes cultivent la terre, les échalotes, les piments, les choux et les tomates.

Le cimetière est particulier et presque unique car les BALI AGA ne brûlent pas leurs morts et ne les enterrent pas. La coutume veut que les corps se décomposent à l'air libre.

Les habitants de Trunyan affirment fièrement être les descendants des Bali Aga, les "Balinais d'origine", et respecter des traditions antérieures à l'hindouisme, la principale religion de l'île. Ils n'ont ainsi pas adopté la crémation, la pratique funéraire qui donne lieu à de grandioses cérémonies dans le reste de Bali.

"Toutes nos traditions nous ont été léguées par nos ancêtres. Si nous ne les suivons pas, nous risquons de tomber malade, voire de mourir. "C'est pour cela que personne, ici, n'ose désobéir à ces rites", ainsi,  il est interdit aux femmes d’accompagner les morts au cimetière de crainte que le village n’ait à subir des catastrophes, glissement de terrain, éruption volcanique ou autres épidémies…

Le petit cimetière, ou Sema Wayah, a été installé sous la frondaison d'un immense figuier banian, un arbre symbole d'immortalité. De nombreux squelettes, ossements et crânes reposent sur des pierres, entre les racines tentaculaires.

Le lieu ne peut accueillir que les défunts mariés et morts de cause naturelle, les autres étant enterrés à l'extérieur (un second cimetière est destiné aux enfants et un troisième aux morts anormales et accidentelles (chutes d’un arbre, d’un mur, maladies suspectes, etc...).
Ce cimetière particulier ne possède que onze cages en bambous. Au douzième mort, le corps le plus vieux est retiré et ses ossements rejoignent les autres.

Pour le visiteur, le plus étrange est de constater que les corps en décomposition ne dégagent aucune mauvaise odeur. C'est grâce aux senteurs de l'immense arbre, qui symbolise une légendaire déesse au parfum ensorcelant, explique I Ketut Sutapa, le chef du village.

L'entrée du cimetière


Le transport des défunts